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En ce brûlant jour d'été aux ombrages bienvenus

il quitte sous le vent l'île de Marmara

à bord d'une felouque aux voiles diaphanes.

Avec lui une chevrette à grelot portera ses bagages.

Aussitôt pied à terre, Aristée s'en va vers les collines

qui préfigurent au loin la montagne enchantée.

Depuis l'enfance il entend parler de cette légende

qui affirme qu'une mer dort par delà les cimes.

Au premier jour de marche, ce ne sont qu'herbes sèches,

arbustes aux racines noires et sentes pierreuses.

Au deuxième jour, alors qu'il suit une combe,
Aristée fait la rencontre d'un cyclope à l'œil torve.
Il lui dit se nommer " Argès " du peuple des gorges.
Argès lui confiera que là haut il y a bien ce lac immense
bleu vif, profond et maléfique comme l'enfer d'Hadès.
Le lendemain matin, tout en poursuivant son chemin, 
notre petit équipage gagne la forêt des ifs et cyprès.
Ce n'est point une fable que d'écrire ce qu'il advient.
Des bruissements d'ailes s'approchaient d'eux,
forts, intempestifs au dessus des futaies.
Quel ne fut pas son émoi en voyant quatre Griffons
se chamailler toutes griffes devant!, et ce en plein ciel!
Aristée, émerveillé mais prudent se trouvera une cachette
et priera les Dieux que la bique ne bêle pas...
C'est l'histoire d'un voyage qui ne s'arrêtera pas ici.
Après trois journées à gravir raidillons et moraines
Aristée arrive enfin au bout de sa quête.
il peut alors découvrir la légende, la mer noire...
Au soir tombant près d'un petit feu de branches, 
apparaît sur la berge un homme en toge blanche.
- Je te salue, Aristée. Mon nom est " Abaris ",
je suis hyperboréen... Puis-je tenir compagnie ?
Aristée l'œil rond, lui indiquera un rondin de bois.

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- Ce sera plaisir, je suis bien seul en ces temps.
lui répondra-t-il à la fois étonné et méfiant.
Nos deux compères feront des poissons bonne croûte
et boiront sans soif jusque sous les étoiles.
Par la suite, l'histoire prendra autre tournure...
Ils se racontèrent leurs vies ce qui en fit bons amis.
À la lune montante Abaris commença à parler de magie
en prétendant qu'il pratiquait l'Art du prodige.

Il sortit de son bissac un instrument magique,

une baguette de bois d'après lui enchantée.

Intrigué Aristée y vit là un simple amusement,

mais quand d'un geste sec il fit claquer la foudre

le vent se lever et couvrir le lac d'un épais brouillard,

Aristée stupéfait fit un bond en arrière.

Cela éveillera en lui le plus vif intérêt !

Puis vint l'heure de dormir au pied des braises...

Avant l'aube Aristée profita du lourd sommeil d'Abaris

pour dérober l'outil divin et s'enfuir sans bruit...

Voilà pour les faits, mais ce n'est pas fini, loin de là.

Ce sera finalement Hérodote qui en héritera

deux siècles après cette étrange rencontre.

Au fil des temps elle passera entre des mains célèbres :

Théoris de Lemnos, Nostradamus, Merlin, Raspoutine

pour ne citer qu'eux et pas des moindres.

 " Tant que porter ce charme
point de peur à mourir.
Enchantement fait l'immortel
et triomphe des temps.
Mais qui égare, se fait voler,
revend ou " casse-brisure ".
C'est de fait devenir mortel. "
Astreüs Vorz (Gnômes 1711)


Âme : Disthène et fer magnétique.

 

 Retour.

Voici le secret :

Qui détient cette baguette ne meurt pas ...

On peut lire gravé sur la poignée

la locution Latine : " Ad Vitam Æternam "

et voir le visage d'Abaris l'hyperboréen.

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