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Ce soir je vous invite dans les méandres du temps...
Sur les traces de Félix Thomas en 1852.
Dans la peau d'un archéologue...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Alter Tempus

Voici l'histoire de Félix Thomas, historien
et archéologue au milieu du dix-huitième siècle.
Né à Nantes, il fait école aux beaux arts de Paris
et obtient le premier prix de Rome en 1845.
Le nez fin et pointu, la barbe informe
le sourcil ébouriffé et l'œil perspicace
lui donnent l'allure d'un marinier en redingote.
À force de feuilleter les bibliothèques du monde,
un jour de décembre à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg,
il tombe sur un ouvrage singulier datant du moyen age.
C'est un grand grimoire aux ferrures "serrurières",
imprimé en gothique, à la feuille et presse à bras.
Le chapitre décrit la chute de Babel sous Nabonidus
et situe d'une croix rouge sur une carte redessinée
l'emplacement d'un outil mystérieux et magique.
Peu d'explications détaillées, mais où il est question
de voyages exotiques et extraordinaires...
L'histoire veut que Félix soit missionné pour participer
à une campagne de fouilles dans les vestiges
de l'antique et ô combien mythique Babylone.
Félix n'a de hâte que d'être déjà brosse et truelle en main.
C'est l'époque des premiers trains et des folles vitesses.
De Nantes à Marseille, au rythme des sifflets cheminots
il lui faudra deux jours en comptant l'escale Parisienne.
Puis vient le pyroscaphe à aubes à destination de Tyr
pour finir enfin le périple en convois attelés
chargés pleines charrettes de matériel scientifique.
Ce sera Victor Place, consul à Mossoul qui, bras ouverts,
les accueillera sur le futur site de prospection.
Trois mois plus tard et trois mètres plus bas,
en creusant une strate à grands coups de pioche
Félix fait s'effondrer le plafond d'une chambre mortuaire !
- Vite ! Une échelle, des lanternes. Le daguerréotype !
lance-t-il fiévreusement à ses compagnons de tranchée.
C'est une découverte majeure !
Il y a là une stèle de gypse bleu représentant Nabonidus,
alors roi de Babylone, cinq siècles avant notre ère.
Des empilements de tablettes aux glyphes cunéiformes
masquent en partie un trône d'ébène incrusté d'argent.
Alors que ses amis historiens s'affairent aux statues
préparant la chambre noire pour les photographies,
Félix, falot à la main s'aventure plus au loin
dans ce qui pourrait être la fondation de la tour.
Au fond d'une suite d'alcôves et de patios écroulés
apparaît dans la lueur de la lampe à pétrole
un antique coffre de bois à pieds de taureau.
Avec toute la prudence qui se doit, Félix un peu fébrile
fait sauter les verrous d'un tour de canif.
Des trésors de céramiques peintes, des lyres et des luths,
des cithares aux cordes rongées par le temps
s'entassent pèle-mêle sans souci de rangement.
Tout au fond, au milieu des syrinx et flûtes à deux tons
Il trouvera à tâtons une sorte d'étui ou de fourreau
coincé sous une trompe en cuivre vert de gris.

 

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Le cuir fatigué qui s'émiette entre ses doigts
révélera ce qui semble être un sceptre ou un objet de culte.
Félix a enfin trouvé ce qu'il était venu chercher...
À son retour à Nantes, l'outil bien enveloppé dans la valise,
souriant à l'idée d'un examen approfondi et minutieux,
il retrouvera son fidèle atelier, ses livres et ses pinceaux.
L'écorce est desséchée, les couleurs sont écaillées,
le pommeau doit être repeint et la pointe retaillée.
C'est un travail délicat qui lui prendra quelques semaines.
Mais la question se pose, cruciale et obsédante :
En quoi cette chose est-elle magique ? Mystère...
Restaurée comme à l'origine, elle trouvera sa place
dans la bibliothèque entre les frères Grimm et Edgar Poe.
Mais sa vie va changer le jour où il reçoit de Bagdad
une longue et surprenante lettre de son ami Victor.
Ce providentiel courrier explique noir sur blanc
le fonctionnement de cette magie cunéiforme.
Une suite de signes traduite en mots et chiffres,
traduits à leur tour en prononciation phonétique.
Mais la suite est encore plus étonnante...
Voici le charme...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Prononcer à haute voix une date passée ou future,
tracer dans l'air avec la pointe de l'instrument
un carré, un cercle ou une toute autre forme.
Au moment précis où le trait se referme,
une fenêtre s'ouvre avec vue sur un autre présent...
Curieux de voir à l'instant dans cet étrange miroir
l'exacte réalité de ce qui se passait à la dite date
ou ce qui arrivera dans les méandres du futur...
Je vous laisse imaginer...
Quelle immense et folle découverte ce fut pour Félix !
Il pouvait ainsi, au gré des ses pérégrinations
explorer les temples avant qu'ils ne soient en ruines
visiter le Caire au temps des premières dynasties
ou du haut des montagnes, contempler le déluge.
Un rêve d'archéologue me direz-vous !
Il s'essaya à l'exercice et prit de l'aisance à voyager
dans le temps comme un simple spectateur.
En effet, n'essayez pas de passer la main ou la tête
elles se cogneront durement contre l'invisible reflet.
À force de creuser le sujet et de chercher encore
il étudia plus en détails la lettre de Victor.
Parmi les mots qui étaient traduits :
"regarder, penser, écouter, dormir",
en fin de liste juste avant "rêver" il y a "traverser".
Ce qui phonétiquement ouvre grand le passage...
Juste un pas en avant et le voilà traversant les âges,
de la naissance du monde jusqu'à l'apocalypse...
Emportant avec lui sa précieuse chambre noire
il ira où bon lui semble dans la trame du temps...

 

 
Âmes : éclats de météorite
Fer magnétique.

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