Le gisant.

Famille des "Iris Ténébris"
Sauvée des flammes lors du terrible incendie
que connut le mont st michel, peu avant l'an mil,
elle fut l'outil d'Albertin moine sous l'inquisition.
Les vieux grimoires racontent à force enluminure
l'origine de cet instrument hors du commun.
Sous de sages rituels elle fait preuve de magie
sous de mauvaises intentions, elle devient cruelle.
Avez-vous vu ces oubliettes dans les caves de l'Abbaye ?
Cet interminable couloir creusé à même la roche
qui débouche dans l'obscure crypte aux piliers massifs ?
Un vrai cul-de-basse-fosse aux murs bancals
à peine éclairé d'un très haut soupirail.
C'est ici qu'officie Albertin laissant libre cours
à son imagination sadique et sanguinaire.
Que de cris, de pleurs, de râles et d'étouffements
ont résonnés dans l'hypogée jusqu'aux derniers souffles.
" Point d'instruments de torture, de chevalet ni de cage "
se chuchotait-il à mi-mot dans les ruelles descendantes.
Albertin n'avait, pour soumettre à la question,
qu'une branche de bois comme outil de supplices.
Puis survint l'incendie, grand, dévastateur.
Colin, le ménestrel, venu en secours la trouvera
dans un tas de cendres encore chaudes et fumantes.
Dans ses mains elle se révélera d'une grande magie.
Devenue incapable d'infliger la douleur et la mort,
notre troubadour en fera son docile gagne-pain.
Il ira de cour en cour, de castel en château,
porter la bonne note et le timbre enchanteur.
Toujours bien reçu, toujours bien nourri.
Il en usera mille fois sans jamais éventer le secret.
La tête sculptée représente le premier gisant
au sarcophage marqué de la croix de Saint André.
Nul ne sait son nom, Albertin l'a peut-être su...

Âme : Tourmaline verte.
Magnétite et secret de papier.