



Découverte lors d'une excursion dans le souterrain
qui relie La Chaise-Dieu à l'étang de Marchaud.
Datant du Moyen-Âge, ce passage, éboulé par endroits,
servait à la fois d'échappatoire, et, en temps de sièges
ou disettes, à se ravitailler en poissons.
J'ai moi-même visité un bout de ce couloir voûté,
c'est un souvenir mémorable.
Nous sommes partis à la recherche de ce souterrain
grâce à une carte d'état-major que possédait Pierre.
Des annotations manuscrites situaient l'endroit.
L'histoire est pleine de surprises.
Au fond des bois, à parler en marchant,
nous n'avons toujours pas trouvé l'entrée.
Alors, nous faisons demi-tour, un peu déçus.
Sur le chemin du retour, l'un d'entre nous frappe
de son bâton de marche les rochers bordant le talus.
Plus loin, un peu avant la route, le bruit sec du bâton
se fait creux et caverneux. Nous dégageons deux gros
blocs de granite qui obstruent un conduit étroit
en pente raide. Bruno et moi, équipés d'une torche
et de talkies-walkies, descendons en nous glissant
sur le dos, le long du passage.
Je me rappelle bien les araignées
qui nous frôlent le nez et la cave ronde joliment voûtée, en bas.
De cette crypte, un étroit tunnel très bas de plafond,
lui aussi voûté, débouche en effet sur un long couloir
aux murs de pierres taillées et maçonnées dans la roche.
D'un côté, à pas cent mètres, le souterrain,
éboulé jusqu'en haut, barre le passage.
De l'autre, à vingt mètres à peine : éboulé aussi.
Impossible de passer sans outils.
La visite s'arrête là.
J'imagine ou pas : trouver cette baguette
à cet endroit-là, me fait encore frémir.
Pure invention ou pas, si le futur n'existe pas encore,
le passé, lui est encore là, bien présent.
Quelques amis gnômes, érudits en la matière, m'ont
affirmé en avoir entendu parler. On l'appelle " l'os ".
Elle aurait le pouvoir de guérir, réparer les fractures,
faire éternuer et éteindre le feu.
Âme : patte d'araignée.