Cette branche provient d'un cadran solaire
découvert dans un temple étrusque. -300 av. JC.
Là, enchâssée, verticale, alignée plein sud,
elle projette son ombre et mesure le temps.
Elle avance les jours, les années, les siècles
ou bien les retarde jusqu'à leur naissance.
En latin : aspiciendo-senescis veut dire :
" En me regardant tu vieillis ".
Je vois cette femme que les rides plissent
et ce vieillard à qui l'on donne vingt ans.
C'est l'enchantement de ce fol instrument.
Rajeunir ou faire vieillir, voilà son secret.
Dans l'interminable ruelle aux voitures rangées,
au coup de baguette, aux mots prononcés,
cette oblongue Panhard se couvre de rouille
s'effrite, se désagrège puis tombe en poussière.
L'envers est tout autre mais à l'issue identique.
Voyez la tour se déconstruire et laisser la place
aux champs de trèfles, aux automnes et aux neiges.
Plus on la serre, on l'empoigne, plus l'heure file.
D'un geste courbe dans un sens ou dans l'autre
rendre ou prendre vingt ans à quelqu'un
n'est pas anodin et dénué de conséquence.
Au milieu du sanctuaire, une mosaïque dévoile
la tête d'un soleil avec un troisième œil.
Un passe-temps au sens propre, à méditer ...
En bois de marronnier.
Âme : cheveux blancs, magnétite.