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Puis il reprend tout en marchant vers le sanctuaire.

- Cependant je vous laisse une dernière chance.

Soit vous remettez tout à sa place maintenant

et vous repartez d'ici en ayant tout oublié ...

Soit vous mourrez ...

D'ici, Cuzco n'est qu'à deux jours de marche.

Vous avez sans doute remarqué en arrivant
ce que sont devenus vos prédécesseurs...
Souffle-t-il pointant du menton les restes humains...
Ne sachant à quel saint se vouer et dans le doute
que cette apparition surnaturelle provoque en eux
ils rangeront le trésor comme ils l'avaient trouvé.
- Maintenant je veux que vous voyiez ceci.
dit le chamane en jetant sur les dalles disjointes
une ampoule de verre qui éclate sans bruit.
Ce qui libère un gaz, un éther hallucinogène...
Ici commence le rêve...
Quand Diégo et Alfredo reprennent conscience
ils ne sont plus dans cet obscur mausolée.
Leur dernier souvenir remonte à cet embarcadère
juste avant leur départ vers la cordillère.
Les voici allongés dans un champ de pierrailles
sous un soleil écrasant et à l'air raréfié.
C'est un océan de cailloux non point à touche-touche
mais espacés d'une coudée les uns des autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Dans ce désert hostile et inconnu, au loin,
un homme marche accompagné d'un lama,
d'un tapir et d'un condor qui tourne alentour.
Son nom est Kamaq. Kamaq l'initié des dieux.
Il est debout, les yeux fermés, la tête en arrière.
Dans sa main le sceptre d'Inti pointé sur l'horizon
fait s'envoler les pierres pour les entasser ailleurs
dessinant ainsi des lignes dans l'immense plaine.
Nous sommes de fait dans la vallée de Nazca...

Âme : tourmaline bleue
Arcane et fer magnétique.

- Inti - L'inca

Cette baguette ou plutôt ce sceptre magique fut découvert
dans les vestiges d'un temple Inca au pied des Andes.
Tout là bas, tout au bout de l'Amazonie, loin de tout.
Deux conquistadors plus aventuriers que conquérants,
Diégo de la plata moustachu comme un morse
et Don Alfredo dit "le tondu" explorent machette à la main
la jungle primaire et ses mangroves croupissantes .
La moiteur de l'air est si épaisse et étouffante
que le simple fait de respirer suffit à transpirer.
Je tairai ici la cruauté des soldats espagnols...
mais à cette heure flotte son pavillon sanglant.
Laissons donc les massacres aux seuls historiens
et suivons nos deux imprudents comparses
aux prises avec un boa constrictor tôt ce matin
et un nid de mygales à l'instant où je vous parle.
La route les mènera de surprises en embûches.
Ici un ravin sans fond à l'unique pont de cordes
là un marécage boueux plein de sables mouvants...
Mais aujourd'hui est jour de bonne chance.
Les yeux ronds ils aperçoivent au loin,
émergeant des lianes enchevêtrées
le haut d'un escalier qui finit dans le vide.
C'est un temple aux bas-reliefs géométriques,
aux figures émoussées et coins arrondis.
Les siècles ont entrouvert la porte en pierre brute
la basculant assez pour pouvoir s'y faufiler.
Dans la demi-pénombre les yeux s'habituent
dévoilant un ouvrage monumental d'aspect cubique.
Il y règne un silence d'outre-tombe, total, pesant.
Disséminés çà et là quelques cadavres encasqués
et squelettes de soldats aux os devenus blancs.
Au milieu se dresse une table massive et imposante,
un bloc cyclopéen en grès dépoli du plus bel effet
sur le quel brillent et s'empilent mille trésors!
C'est ce qui s'appelle en pleurer de joie.
Devant les statuettes d'or et les parures d'émeraudes
s'alignent en rangs figurines d'Onyx, masques de Jade
et cette baguette magique qui sera leur premier larcin.
Nos deux larrons prirent ce qu'ils pouvaient, à savoir
peu de choses n'étant pas équipés pour le transport
et pensant revenir avec chevaux et charrettes.
Trois colliers de saphirs, une poignée d'opales,
quelques bracelets d'or et le sceptre feront l'affaire.

Au moment de sortir et traverser la cour intérieure

un craquement de tonnerre déchire le ciel !

Toutes ailes déployées, un grand condor se pose

en haut de l'escalier puis sous l'œil ahuri des pillards

se transforme en prêtre Inca coiffé de longues plumes.

L'éblouissant disque d'or qui orne sa poitrine

réfléchit la lumière comme à travers un prisme.

- Holà Hombres ! dit-il dans la langue de Cortés

descendant les degrés de l'étrange édifice.

Vous avez volé la baguette d'Inti, le Dieu du Soleil !

Pour cela vous devez périr ajoute-t-il sèchement

en retirant l'instrument de la poche de Diégo.

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